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Photo du rédacteurLes aventures de Poly

L'Œil de l'INA : Poly, l'inoubliable galop d'essai de Mehdi et Cécile Aubry

Tout serait parti d'un cirque, passé en 1958 non loin du domicile de la réalisatrice et de son fils. Trois ans plus tard naissait la série. De bric et de broc, elle est devenue culte pour toute une génération. Retrouvez ce trésor en partenariat avec la plateforme Madelen.

Mehdi et sa mère Cécile Aubry, signant des autographes lors du Noël des bêtes abandonnées en décembre 1965. Giovanni Coruzzi


Quelques jours avant le Noël de 1961, le 21 décembre très exactement, les enfants sont encore plus sages que d'habitude. Tout au moins pendant les treize minutes de la diffusion du premier épisode d'un nouveau feuilleton, Poly ou le mystère du château. William Magnin, directeur des programmes jeunesse de l'unique chaîne encore en noir et blanc, a choisi de le programmer à 17 heures dans «L'antenne est à nous», le rendez-vous des émissions pour les enfants du jeudi après-midi, alors jour de congé scolaire.


L'aventure a débuté deux ans plus tôt, dans un bureau des Buttes-Chaumont. Christiane Colonna, une productrice de la RTF, reçoit Cécile Aubry, romancière, cinéaste et illustratrice. Elle a découvert, sur son petit écran, Les histoires de Cécile, des courts métrages, où la jeune maman lit à Mehdi, son fils de deux ans, des contes, qu'elle a écrits et illustrés. Convaincue qu'il y a là une pépite à développer, Christiane Colonna demande à son interlocutrice d'imaginer un feuilleton qui serait découpé en plusieurs épisodes d'un quart d'heure. Cécile Aubry pose une condition : Mehdi en sera le héros. Marché conclu !


Quelques jours plus tard, le 14 juillet 1958, un cirque ambulant arrive à Saint-Cyr-sous-Dourdan, près de Paris, juste à côté de la maison de Cécile Aubry. La découverte du sourire de son fils fasciné par le montage du chapiteau, provoque un déclic dans l'esprit de la scénariste. C'est ainsi que naissent les aventures de Pascal, un enfant de quatre ans, joué par Mehdi, et d'un poney shetland baptisé «Poly», en hommage à son grand-père «poly…technicien». Le projet est accepté et, sachant que Cécile Aubry connaît également les techniques du cinéma, la chaîne lui confie la mise en scène.


Le casting débute par la recherche d'un poney qu'elle veut blond, même si elle est consciente que les images ne seront pas tournées en couleurs. Après avoir fait, en vain, le tour des cirques et des élevages, elle en découvre un, dans l'Yonne, au fond d'un pré. Elle l'achète, et lui installe un enclos, autour d'une cabane au fond de son jardin. Âgé de cinq ans, il devient le meilleur copain des enfants de l'école communale d'un village qui va participer à l'aventure. L'instituteur, le peintre, la boulangère et le menuisier deviennent les figurants bénévoles d'une série au budget tellement faible que l'équipe technique qui entoure la réalisatrice se limite à un cameraman et une scripte. Il n'y a pas de preneur de son, car il a été décidé que les dialogues seront enregistrés ensuite, en studio, par des acteurs professionnels. Isabelle Aubret, alors débutante, accepte d'interpréter un générique qui va devenir culte.


Dès le visionnage des premières scènes, Mehdi fait l'unanimité. À quatre ans, il joue, avec un naturel bluffant, des scènes dont il ne comprend pas toujours le sens. C'est ainsi qu'il devient l'idole des très jeunes, et débute une carrière qui va se poursuivre, en particulier, avec Belle et Sébastien. En revanche, il ne va pas tourner les huit autres séries de Poly, écrites par sa mère, et réalisées, jusqu'en 1973, par Claude Boissol. Le poney demeurera néanmoins très présent dans son cœur. Le souvenir tendre de son galop d'essai.



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