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Photo du rédacteurLes aventures de Poly

Julie Gayet : "ça va être chouette de retrouver tout le monde à Montclus"

Julie Gayet est l'une des actrice du nouveau film de Nicolas Vanier, tourné dans le Gard Rhodanien l'an dernier. Entretien à quelques heure de l'avant-première, ce soir, à Montclus.

Julie Gayet lors du tournage du film de Nicolas Vanier, Poly, au printemps 2019.


Poly, le nouveau film de Nicolas Vanier est adapté d’un feuilleton à succès des années soixante et d’une série littéraire pour la jeunesse, aviez-vous vu ou lu cette série ?

Oui, je connaissais la série que j’ai regardée toute petite et dont je me souvenais bien, surtout de Mehdi qui l’incarnait et qui, je crois, était le fils de la réalisatrice Cécile Aubry. Mais là, dans Poly, le personnage principal est une petite fille et même s’il y a le poney, il s’agit pour moi un peu d’une réinterprétation. J’y retrouve des contes de mon enfance mais j’ai lu le scénario comme une histoire à part entière.


Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter le rôle que vous a proposé Nicolas Vanier ?

D’abord j’ai beaucoup aimé la rencontre avec Nicolas. Je fonctionne comme cela. Je trouve important de voir le regard, la raison pour laquelle un réalisateur vous choisit. Là, la rencontre a été immédiatement une évidence, c’est quelqu’un d’extrêmement chaleureux, de simple. En fait, c’est le producteur du film qui lui avait parlé de moi et j’avais un peu peur que Nicolas Vanier réagisse mal au fait que l’idée ne vienne pas de lui. J’avais un trac fou lors de notre rencontre et en fait, ça a été une évidence. J’ai adoré tourner avec lui. Après, évidemment, le personnage que j’interprète, une mère seule, incarne aussi des valeurs qui me sont très chères. J’ai toujours aimé cette chanson “Être une femme libérée, ce n’est pas si facile”. J’ai été maman divorcée, j’ai dû m’occuper de mes enfants à une époque où on était encore montrées du doigt. Donc, j’ai adoré ce scénario.


Vous connaissiez sans doute l’explorateur, l’aventurier Nicolas Vanier, mais quel réalisateur est-il ?

Je le connaissais proche des animaux, de la nature, ça, il le gère très bien. Filmer les animaux ce n’est pas simple, un poney en particulier! Il faut s’armer de patience! Mais là je l’ai découvert aussi pour sa sensibilité dans le jeu d’acteurs, le rythme, la véracité de la relation. Avec la petite Elisa qui joue ma fille, on a créé tout de suite une relation. Nicolas est quelqu’un qui apprivoise les animaux et les acteurs. On plonge sans s’en rendre compte dans son univers.


Êtes-vous sensible à ses combats sur la condition animale, l’environnement ?

Oui ça a fait partie du choix d’avoir envie de travailler avec lui. Je me suis surprise à être terriblement émue par son dernier film, Donne moi des ailes. Mais il y a aussi Bonne pioche, le producteur, dont je suis proche et avec qui je tourne C’est quoi cette famille ?!, C’est quoi cette mamie…et qui est aussi le producteur de La marche de l’Empereur. Nous partageons les mêmes valeurs et il est vrai que le cinéma permet de faire passer des messages. Le film Poly arrive à montrer à quel point il y a une communication possible avec les animaux. Mais là, je crois que Nicolas Vanier va plus loin, il essaye aussi de montrer les relations hommes femmes, l’égalité, avec toujours beaucoup d’humour. C’est une thématique nouvelle dans son cinéma.


Comment avez-vous vécu les trois mois de tournage dans le Gard?

Je ne connaissais pas la vallée de la Cèze et j’ai découvert une région magnifique, très écoresponsable depuis longtemps. C’était incroyable de voir cette prise de conscience. Et la production qui est sensible à ces sujets a essayé de faire un tournage écoresponsable. En plus, Nicolas Vanier joue le jeu local, il prend les gens du village qui veulent venir jouer. Du coup on a véritablement été adoptés par le village de Montclus. D’ailleurs, je vais revenir dans la région puisque je vais tourner le troisième opus de notre famille recomposée,C’est quoi ce papy, dans les Cévennes. Et j’espère enfin être présente au festival Itinérances à Alès où je dois venir depuis deux ans. C’était très dur l’annulation de tous les festivals cette année, pour nous, pour l’industrie culturelle… Pour ceux qui travaillent à faire vivre le tissu régional avec les associations, les écoles, c’est très dur donc je serai à Alès l’an prochain, c’est certain.


Quelle est votre actualité?

J’ai décidé d’aller me balader pendant deux ans avec Judith Henry et reprendre des textes d’Annick Cojean. Je ne serais pas arrivée là si…ce sont des portraits de femmes parus dans Le Monde qui montrent à quel point il y a un dénominateur commun à chacune. J’avais envie de revenir sur ces questions d’égalité hommes femmes, de revenir vers le public et de relancer un peu le spectacle vivant. Ce n’était pas prévu, je devais tourner une série pour Netflix en mars-avril qu’on va tourner en octobre-novembre, mais je m’en fiche. Je veux faire cette balade qui a débuté au festival Paris l’été et aller vers les gens. C’est la même démarche d’aller avec Nicolas faire la tournée pour Poly et soutenir les salles de cinéma.


Etes-vous inquiète pour l’avenir de la production cinématographique française ?

Je suis toujours optimiste et je me dis que cette expérience collective d’aller dans une salle de cinéma est unique et je ne pense pas que les écrans et la télé remplaceront cela. Mais comme aux USA le cinéma est très touché et qu’ils annulent ou décalent les grosses sorties, ça va être une année très dure pour les salles. Cette année, il faut absolument soutenir la filière. On l’a vu jadis en Italie, quand il n’y a plus de salles de cinéma, il n’y a plus de cinématographie nationale.


Le film est aussi une ode à l’insouciance des années yé-yé. Êtes-vous aussi atteinte par cette nostalgie ?

(Rires). Moi je suis hypernostalgique, j’écoute radio Nostalgie et c’est un plaisir d’être comédienne, de pouvoir mettre des costumes, de plonger dans une époque passée. C’était merveilleux sur la place de Montclus et ça va être très chouette de retrouver tout le monde sur la place pour lancer cette tournée en France.

 

Avant-première ce soir

Ce vendredi à partir de 21h30, c’est dans la cour du château de Montclus que sera lancée la tournée de promotion du nouveau film de Nicolas Vanier,qui sortira en salles le 7 octobre. Tourné dans la vallée de la Cèze au printemps 2019, ce film est une adaptation d’une série de Cécile Aubry du début des années soixante. Pour cette avant-première, Nicolas Vanier le réalisateur et Julie Gayet, une des têtes d’affiche avec Patrick Timsit et François Cluzet, seront présents.

 

Article paru dans Midi Libre le 14 août 2020. Propos recueillis par Jean-Pierre Souche

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