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Photo du rédacteurLes aventures de Poly

Loire-Atlantique. Deux poneys de Ruffigné à l’affiche du film Poly

Deux poneys élevés par Roland Bossard à Ruffigné (Loire-Atlantique) tiennent le rôle principal du nouveau film de Nicolas Vanier, Poly, qui sort au cinéma le 7 octobre.

Roland Bossard, dresseur de chevaux à Ruffigné, avec l’un de ses poneys,lors du tournage du film « Poly », dans les Cévennes, au printemps 2019. | DR


Hullysse et Jack ne courent pas de ville en ville, à l’instar du réalisateur Nicolas Vanier (Belle et Sébastien), en pleine promotion de son dernier film, Poly, adapté du feuilleton culte des années 1960. Si, en cette fin d’été, les deux poneys Shetland broutent paisiblement dans les pâturages du hameau de Bonneval, à Ruffigné (Loire-Atlantique), sous l’œil de leur propriétaire Roland Bossard, ils tiennent pourtant le rôle vedette dans ce long-métrage au casting de premier plan (Julie Gayet, François Cluzet, Patrick Timsit). L’histoire d’un poney martyrisé dans un cirque avant d’être sauvé par une enfant du village qui deviendra son amie.


Une douzaine de scènes

C’est par le « bouche-à-oreille » que Roland Bossard, dresseur et créateur de spectacles équestres depuis trente ans, a été sélectionné pour le tournage, qui s’est étalé sur cinq semaines, en mai et juin 2019, dans les Cévennes. « Comme les acteurs, qui ont tous des doublures, sept poneys différents jouaient le rôle de Poly. Les deux miens ont eu à faire une douzaine de scènes spécifiques, la plupart dans les montagnes, avec la jeune actrice principale (N.D.L.R. : Elisa de Lambert), qui avait 11 ans et n’était pas cavalière. » Des séquences de coucher avec l’enfant à ses côtés pour Hullysse, mais aussi cette délicate scène de révérence pour Jack, dans laquelle le poney invite élégamment sa libératrice à monter sur son dos. Le tout sans mors ni rênes ni selle. « Ce sont deux poneys très doux, très patients, qui avaient déjà travaillé avec des enfants. Ils devaient obéir à distance. J’étais tout le temps à côté, parfois caché dans un buisson ou allongé devant pour ne pas être dans le champ de la caméra, et je donnais des indications par des gestes ou avec une voix légère, qui était supprimée ensuite », raconte Roland Bossard.

Roland Bossard, ici avec son poney Jack effectuant une révérence, comme dans une scène du film de Nicolas Vanier, Poly. | OUEST-FRANCE


« Un imprévu est toujours possible »

Malgré la présence d’une équipe technique d’une « soixantaine de personnes » autour d’eux – « ça grouille de partout » -, Hullysse et Jack n’ont « pas été impressionnés », se félicite l’éleveur de 54 ans, qui avoue avoir ressenti « un peu d’appréhension » avant certaines scènes. « Vous avez beau connaître vos poneys depuis dix ans, ils restent des animaux et un imprévu est toujours possible. Il faut rester prudent. » Roland Bossard les emmenait se familiariser avec chaque lieu de tournage et les faisait répéter, jusqu’à « une dizaine de fois », avant le jour J.


Coiffure, maquillage… et François Hollande

Il se souvient aussi des séances de coiffure et de maquillage, pour « ajouter parfois une fausse crinière » ou « cacher certaines taches ». De la découverte de « coins magnifiques », à 5 h 30 le matin, avec l’allumage de « fumigènes » en guise de brume. Des discussions avec Patrick Timsit, « très sympa » même s’il campe le méchant Brancalou à l’écran. De la cohabitation avec de nombreux dresseurs et animaux de cirque tels que « dromadaires, alpagas, singes, cochons et autres chèvres savantes ». Mais aussi des apparitions de l’ancien président François Hollande, venu voir sa compagne Julie Gayet à plusieurs reprises sur le tournage, et déjeunant avec toute l’équipe à la cantine.


« Impatient » de découvrir le film après cette « belle expérience », Roland Bossard doit participer à une avant-première au cinéma Émeraude, à Châteaubriant, le 4 octobre. En compagnie, bien sûr, de ses deux Poly, déjà promis au rang de chouchous parmi les jeunes spectateurs.

Lors du tournage, Roland Bossard devait opérer hors du champ de la caméra pour guider ses deux poneys. | OUEST-FRANCE


Un spécialiste du spectacle équestre

Installé depuis vingt ans au hameau de Bonneval, près du village de Ruffigné, où il a magnifiquement restauré un ancien corps de ferme inhabité, Roland Bossard élève, avec sa compagne Véronique Martineu, une quinzaine de poneys, huit chevaux, trois ânes et deux lamas, entre autres perruches et animaux de basse-cour.


Originaire de Brest, spécialisé dans le dressage équestre, ce passionné promène différents spectacles – le dernier, cet été, à Pouancé avec un lama – et intervient dans des mariages avec une voiture montée des années 1900. Depuis l’an dernier, avec son association Symphonie équestre, il reçoit également des groupes scolaires à la journée (promenade, visite, spectacle).

Son vaste hangar entièrement en bois, au milieu duquel il a creusé une piste ronde en terre, est digne d’un décor de cinéma, façon Far West. Roland Bossard projette d’aménager un petit musée avec sa collection de selles de la fin du XVIIIe siècle et d’anciennes pièces d’attelage, comme ce superbe corbillard de 1900.

Dans les années 1990, il avait déjà figuré comme cocher dans plusieurs films d’époque et participé à l’ouverture du parc Disneyland Paris, en dressant les seize percherons appelés à tirer le tramway sur Main Street.

Contact : Roland Bossard, 06 73 50 17 20. www.symphonieequestre.fr


Roland Bossard crée des spectacles équestres et reçoit des groupes scolaires au hameau de Bonneval, à Ruffigné. | OUEST-FRANCE

Roland Bossard, avec ses deux poneys Hullysse et Jack qui tiennent le rôle de Poly dans le nouveau film de Nicolas Vanier. | OUEST-FRANCE

 

Article de Sylvain Amiotte paru dans Ouest France le 13 septembre 2020 | Voir l'article

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