L’écrivain-réalisateur Nicolas Vanier était l’invité de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 25 juin dans "Le 10h - midi". Il revient sur son nouveau roman "Poly" (éditions XO), sorti le 11 juin dernier, en salles le 7 octobre prochain.
Nicolas Vanier confie avoir vécu le confinement "de façon extraordinaire : j'étais avec ma famille en Sologne, j'étais dans les bois toute la journée ! Ce sont des moments formidables pour pouvoir écrire, j'ai toujours écrit en Sologne", explique-t-il à Valérie Expert et Gilles Ganzmann.
Nicolas Vanier : "J'ai essayé de rester fidèle à l'ADN de Poly"
Nicolas Vanier a tourné l'adaptation de "Poly", feuilleton télévisé écrit et réalisé par Cécile Aubry dans les années 60. "J'ai essayé de reprendre l'ADN de ce qui a fait le succès de cette série, ce qui a fait que ça m'a tant ému en étant enfant, et de lui redonner vie, explique le réalisateur. Pour mener à bien ce projet, Nicolas Vanier raconte s'être "directement adressé à celui qui est devenu un ami, Mehdi. Je ne me voyais pas tourner sans son accord ! J'ai eu dès le départ plus que son accord, il a validé l'histoire, le scénario, l'esprit. J'ai essayé de rester fidèle à l'ADN de Poly", insiste-t-il.
Poly est un livre d'évasion, avec une certaine légèreté qu'on a un peu oubliée à notre époque, souligne Valérie Expert. "Ce livre respire le soleil, les cigales, confirme Nicolas Vanier, mais surtout l'amitié et même l'amour qui existent parfois entre un animal et l'être humain. Ça m'est arrivé avec un petit cheval extraordinaire lorsque j'ai traversé pendant un an les montagnes Rocheuses à cheval, confie-t-il, je me suis beaucoup inspiré de cette relation incroyable que j'avais avec ce cheval pour écrire cette histoire. Les chevaux sont des animaux qui sont de véritables éponges, qui reçoivent ce qu'on leur donne. C'est la même chose sur un tournage, c'est extraordinaire de voir ce qu'on peut obtenir, c'est ce que j'ai essayé d'écrire dans le livre et de montrer dans le film".
"On essaie d'obtenir des animaux ce que l'on souhaite pour un film par le jeu, par le plaisir"
Nicolas Vanier revient sur les conditions du tournage avec un cheval. "C'est formidable qu'il y ait aujourd'hui des règles, il fut une époque où on 'utilisait' les animaux, rappelle-t-il. Il y a eu un casting de poneys, certains critères physiques, comme pour un casting humain, et puis on voit ensuite quelle est l'aptitude de l'animal de pouvoir comprendre les indications qu'on va lui donner, d'avoir des attitudes. C'est exactement comme pour un casting d'humains ! On essaie de savoir quel sera celui qui incarnera le mieux possible le personnage et qui pourra jouer. On essaie d'obtenir des animaux ce que l'on souhaite pour un film par le jeu, par le plaisir, précise le réalisateur.
L'histoire racontée par Nicolas Vanier est fidèle à ce que Cécile Aubry écrivait, assure Valérie Expert. Il y a un message dans le livre sur les animaux de cirque, enfermés. "On est arrivé à la fin des cirques où l'on voit des lions ou autres avec le fouet et c'est bien !, confirme Nicolas Vanier. Cette histoire de Poly glorifie l'amitié formidable qui peut exister entre un homme ou une femme avec un animal".
"Il faut parfois savoir regarder dans le rétroviseur et remettre à l'ordre du jour certaines choses laissées derrière nous"
Nicolas Vanier regrette-t-il les années 60 ? "Je ne suis pas un homme du passé, affirme-t-il, mais avec cette accélération complètement folle du monde qui va nous mener je ne sais où, il faut parfois savoir regarder dans le rétroviseur et remettre à l'ordre du jour certaines choses laissées derrière nous, de la couleur, un peu plus de légèreté, de sobriété".
"Je suis toujours très surpris de voir quel peut être l'impact que peuvent avoir les enfants actuellement sur un sujet comme l'écologie, ajoute-t-il. Il y a quelque chose de formidable qui émane de tous ces enfants du monde qui se lèvent pour nous dire 'vous n'avez pas le droit de continuer comme vous le faites parce que vous allez nous laisser un monde sur lequel nous n'allons pas pouvoir vivre' et ils ont raison ! Pour le réalisateur, ça donne de l'optimisme, on voit qu'il y a une vraie volonté. Tous ces enfants devraient nous faire un procès de crime contre l'Humanité alors même que nous savons ce que va causer comme dégâts le réchauffement climatique".
Article publié sur Sud Radio le 25 juin 2020
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